Objectifs du mémoire : Depuis 2010 à Dijon, les habitants et collectifs du quartier des Lentillères résistent à un projet d’écoquartier visant à urbaniser les dernières terres maraîchères de la ville. Cette controverse dans le renouvellement urbain d’un quartier oppose deux visions de l’espace : d’un côté le modèle de la ville dense et compacte (qui se reconstruit sur elle-même), de l’autre, la préservation de 6 ha de terres agricoles avec la mise en place d’un potager collectif, d’une ferme maraîchère et de jardins individuels.
Au delà, de la thématique agricole, la résistance croissante au projet s’est étendue à d’autres niveaux dans la vie du quartier : marché à prix libre hebdomadaire, chantiers collectifs, repas, soirées concerts … Nous nous attacherons à étudier le développement de pratiques et d’usages de la ville, de « mode d’habiter » qui ne sont pas reconnus par les pouvoirs publics et qui pourtant participent activement à la production d’urbanité.
La mobilisation du quartier des Lentillères sera analysée au regard du processus de métropolisation mis en œuvre par la ville de Dijon depuis 1 an. Ainsi, en articulant la dimension politique et sensible du terrain, nous souhaitons décrire aussi bien le phénomène métropolitain lui-même que ce qui, dans la ville, lui est hétérogène.
Mots-clefs : géographie des mobilisations ; controverse spatiale ; fabrique de la ville durable ; friche en ville ; vie de quartier ; métropolisation
Photographie : Lieu baptisé le Snack Friche, construit par les opposants en 2013 et qui sert de lieu de réunion, de convivialité et de soirées.