Le CCFD-Terre Solidaire est la première ONG française de développement en termes de projets et de financements. Issue de mouvements de solidarité catholiques, sa raison d’être fut d’abord la lutte contre la faim. Aujourd’hui, outre la souveraineté alimentaire, le CCFD intervient pour replacer l’économie au service du bien commun (lutte contre l’évasion fiscale et encadrement des entreprises multinationales), sur les migrations internationales, et la consolidation de la paix dans les zones conflictuelles. Nous avons reçu Samuel Pommeret, chargé de mission pour la région Afrique des Grands lacs et Ethiopie au CCFD-Terre solidaire.

  

Quel est votre parcours ?

 Après avoir obtenu une licence de géographie, j’ai continué en maîtrise puis DEA à l’Institut de géographie (Paris IV). On m’a proposé une courte mission de capitalisation dans un centre de coordination de recherche universitaire. J’y suis resté quatre ans, c’est là que j’ai commencé à travailler avec des équipes d’Universités Catholiques à travers le monde sur des questions de développement. J’ai travaillé sur les questions des toxicomanies, de migration internationale, de déplacements de populations, du dialogue inter-religieux… Je faisais de la coordination de projet de recherche. J’ai ensuite répondu à une offre pour un poste de chargé d’étude et de plaidoyer au CCFD-Terre solidaire, où j’ai été retenu.

 

 Quelles sont les qualités et compétences requises pour exercer votre métier ?

 Il y a plusieurs sortes de profils. Un profil plutôt cofinancement qui requiert une très bonne expertise en gestion de projet, administration finance, une maîtrise des règles des procédures de l’Agence Française de développement et de l’Union Européenne. Et un profil plutôt sciences humaines, sciences sociales, sciences politiques. Il y aussi des agronomes.

Pour être chargé de mission, il faut être avant tout curieux, passionné par la région dans laquelle on intervient. Il faut également des capacités d’analyse et rédactionnelles, monter des argumentaires. Il faut savoir défendre son point de vue tout en étant à l’écoute (notamment de partenaires). Maîtriser les outils cartographiques et d’enquêtes quantitatives et qualitatives, savoir lire un paysage est un plus quand on travaille sur de la capitalisation  (de programmes agricole par exemple). C’est un mélange de compétences et de savoir- être.

 

Pourriez-vous nous donner un exemple de projet sur lequel vous travaillez ?

 Nous démarrons actuellement un projet de transition vers l’agro-écologie paysanne pour la sécurité alimentaire dans la zone Grand Lac et au Sahel. Ce projet financé par l’Agence Française de Développement concerne les enjeux de l’agro-écologie et aborde la dimension économique, sociale, politique. Nous travaillons sur une échelle territorialisé mais en prenant en compte les systèmes alimentaires dans leur complexité.

Interview réalisée par Djenaba Solly